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DE IULIEN


Saint Gregoire le repréſente ſe lavant dans un bain de ſang[1], pour mieux effacer l’impreſſion & les marques des eaux Baptiſmales. On l’accuſa de magie, & de ne tenir auprès de lui ceux, qu’il faiſoit ſemblant d’honorer en qualité de Philoſophes, que pour apprendre d’eux l’invocation des Demons. Saint Jean Chryſoſtome dit l’avoir vû dans la ville d’Antioche environné de femmes impudiques, & de toute ſorte de perſonnes débauchées. Il lui impute même de s’être comporté en fort mauvais Capitaine, & d’avoir perdu par ſon imprudence la plus belle armée, que les Romains euſſent emploiée contre la Perſe. Car ne fut-ce pas un merveilleux aveuglement que le ſien, de brûler ſes vaiſſeaux à la perſuaſion d’un traitre, qui joüoit le perſonnage de Sinon, ou de Zopyre, & qui ſe moquoit de ſa facilité ? Enfin, après avoir condanné toutes les actions de fa vie, l’Hiſtorien Socrate le fait mourir de la main d’un Demon, & Saint Jean Damaſcene, avec Nicephore[2], de celle des Martyrs Mercure & Artemius. Il ſe prend au Soleil de ſon trépas dans Sozomene, & dans Theodoret il prononce des blaſphemes en expirant contre celui qu’il nommoit Galiléen. Pour ce qui regardes Gregoire, après

  1. Orat. adv. Gentes.
  2. Lib. 3. cap. 18. Orat. 1. de Imag. lib. 10. cap. 35 Lib. 6. cap. 2. Lib. 3.
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