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DE IULIEN


cet Empereur, compoſa un Poëme héroïque de ſes geſtes[1]. Eunapius en fit une Hiſtoire Chronologique, comme il le témoigne lui, même. Et une infinité d’autres ont traité ce ſujet à l’envi, ſans jamais ſe laſſer de donner à Julien les loüanges, que peut mériter le plus vertueux Prince de la terre… Mais outre ceux, qui n’ont parlé de lui qu’à deſſein de relever toutes ſes actions, en qualité de Paranymphes, ou d’Encomiaſtes, comme les nommoient les Anciens, il n’y a point eu d’Hiſtoriens Payens, qui ne l’aient priſé preſque à l’égal de ceux là. Ammien Marcellin mérite d’être conſideré comme le premier d’entre eux, tant à cauſe de la valeur de ſon Hiſtoire, que pour avoir accompagné celui, de qui nous parlons, preſque par tout, & notamment en ſon voiage du Levant, où il étpit préſent à ſa mort. On peut voir comme cet Auteur lui attribue un Génie pareil à celui des Héros[2], & de quelle façon il décrit l’union des vertus principales & des ſubalternes mêmes, qu’il aſſure, que ce Monarque poſſedoit en perfection. Il montre ſa temperance, non ſeulement dans l’uſage du boire, du manger, du ſommeil, & des autres actions de la vie, où il ne pratiquoit aucune delicateſſe ; mais ſurtout dans une chaſteté

  1. h. 10. c. 34.
  2. Lib. 25.
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