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DE IULIEN


rappella d’exil Arius en faveur de ſa ſœur Conſtance, aiant au contraire relegué à Trèves le grand Saint Athanaſe. Et nous avons une de ſes loix dans le Code de Juſtinien[1], qui a ſoandaliſé une infinité de perſonnes, en ce qu’elle defend de punir ceux, qui ne ſe ſervent de la Magie que pour trouver des préſervatifs contre les maladies, & des ſecrets propres à l’uſage de la vie, tels que ſont ceux, qui éloignent les orages & les tempêtes ; comme ſi un art ſi dannable devoit être toléré, à quelque fin qu’on puiſſe le rapporter. Mais quand l’animoſité de Zoſime contre Conſtantin ne nous ſeroit pas connué, & bien que nous fuſſions d’accord, qu’il auroit pû, étant homme, commettre une partie de ces fautes, dont Euſebe néanmoins ne nous à rien dit : Cet illuſtre Monarque a fait d’ailleurs tant de belles actions ; ſon mérite eſt ſi grand à l’égard de nôtre Réligion, & ſa fin accompagnée des graces du Ciel, & pleine de bénedictions, lui donne un tel avantage ſur Julien, qu’il y a de quoi s’étonner, que des Chrétiens puiſſent préferer un Apoſtat au premier Empereur, qui s’eſt ſoûmis à la Foi.

Pour ce qui touche les Peres, que Cunæus taxe ſans raiſon d’avoir excité le même Julien par leurs invectives à perſecuter nôtre

  1. L. 4. C. de maleſ.
A a iiij