té ſelon ce ſentiment non ſeulement le paſſage du premier chapitre des AcTes, que nous avons cité ci-deſſus, mais encore celui de l’Epitre aux Romains[1], où St. Paul rapporte à la parole de Dieu, ce que David a dit métaphoriquement de celle des Cieux, qui a été entendue de toute la terre. C’eſt la même choſe de cet autre endroit de l’Epitre aux Coloſſiens[2], qui porte que l’Evangile qu’ils avoient reçu, s’étoit déja fait connoître par tout l’Univers. Il y a pourtant une opinion contraire, que ſuivent Saint Jérôme, Saint Grégoire, le Vénérable Beda, & Saint Auguſtin, par laquelle cette publication de la Loi de Grace n’a point d’autre tems limité, que celui de la fin du monde. Ils veulent que l’apôtre & les Evangeliſtes aient parlé prophétiquement, conſidérans l’avenir comme s’il étoit préſent ; ou avec figure, prenans la plus grande & la plus connue partie de la terre, pour le tout. Car c’eſt une façon dont on eſt obligé d’expliquer aſſez ſouvent beaucoup de paſſages du vieil & du nouveau Teſtament. Ainſi liſons-nous dans le premier livre des Machabées[3] qu’Alexandre le Grand pouſſa ſes conquêtes auſſi loin que la terre ſe peut étendre ; bien que perſonne n’ignore, qu’il ne les fit guéres que dans l’Aſie, n’aiant que fort peut penetré dans
Tome V. Part. I. V