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PREMIERE PARTIE


interprète les paſſages de la Sainte Ecriture touchant la prédication univerſelle des Apôtres, du monde qui étoit alors connu[1]. Et il repréſente fort judicieuſement en un autre endroit, que comme Dieu avoit diſposé l’Europe, l’Aſie, & l’Afrique à recevoir avec facilité ſon Nouveau Teſtament, par le moien du grand Empire Romain, qui donnoit une commodité aux Apôtres qu’ils n’euſſent pas eue autrement, de faire ſans beaucoup de peine ce qui étoit de leur charge : le même Auteur de tout bien avoit permis de même que ſon Evangile fût porté aux Indes occidentales, lorfque tant de vaſtes Province, qu’elles contiennent étoient preſque toutes réunies ſous la domination de deux très puiſſans Monarques, celui de Cuſco ou du Pérou vers la mer Pacifique, & celui de Mexico du côté de deçà. Ainſi après tant de graves Docteurs, & de ſi fortes raiſpns, que n’avoient pas les Anciens, nous pouvons bien, ce me ſemble acquieſcer à ce ſentiment, que la Foi n’a pas été publiée par tout le monde dès les premiers tems du Chriſtianiſme, puisqu’il n’y a pas plus d’un ſiécle & demi que le voiages de long cours l’ont portée aux Indes & vû que vraiſemblablement tout ce qu’il y a de terres au-deſſous du détroit du Maire, &

  1. Lib. 1. hiſt. c. 3. & l. 7. cap. tilt.
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