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Page:La Mothe Le Vayer - Soliloques sceptiques, 1670.djvu/18

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eſtre abſolument hors de la portée de noſtre eſprit, qui eſt trop profondement plongé dans la matiere, pour bien reconnoiſtre ce qui en eſt dégagé. Cependant c’eſt vne des principales, & des plus ordinaires maladies de l’homme, d’eſtre travaillé d’vne curioſité inquiete pour des choſes qu’il ne peut ſçavoir, & qu’il lui eſt vraiſemblablement plus avantageux d’ignorer, que d’en prendre connoiſſance, puiſque Dieu a limité la ſphere d’activité de ſon ame, qui ne peut pas penetrer juſques-là. Ainſi l’on peut ſouſtenir que c’eſt vne eſpece d’intemperance tres-pernicieuſe,