Page:La Motte-Fouqué - Ondine, Hachette, 1913.djvu/126

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le long du bord et retient son coursier.
       Il te prend dans ses bras,
       t’emmène en son château
       et t’élève comme sa fille.
       Tu grandis belle et pure,
       tu brilles entre toutes.
Mais hélas ! le bien le plus précieux,
tu l’as laissé au lointain rivage !

Les parents adoptifs de Bertalda ne purent contenir leur émotion. Le duc, se levant, dit alors à Bertalda :

— C’est ainsi que les choses se sont passées, pauvre orpheline, quand je te retirai du lac ; mais Ondine a raison, nous ne pouvions te rendre le plus précieux des biens !

— Écoutez ! écoutez ! reprit Ondine. Voici ce qui est arrivé aux pauvres parents :

      La mère erre dans les chambres,
   vide tous les tiroirs, puis les remplit ;
          elle gémit, elle appelle,
          et rien ne lui répond.
          La maison vide, hélas !
            Quelle sombre parole
   pour celle qui eut un doux enfant
            qu’elle berçait la nuit,
            qu’elle suivait le jour !
          Pauvre mère, cesse de chercher,
   ce que tu aimes t’est ravi pour toujours.