Page:La Motte-Fouqué - Ondine, Hachette, 1913.djvu/47

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Ici, le chevalier, qui n’avait rien perdu de l’histoire, interrompit le pêcheur pour lui faire remarquer comme un grondement sourd et prolongé venant de la plaine. Les deux hommes sortirent de la cabane pour voir si quelque orage s’annonçait. Mais ce qu’ils virent les inquiéta bien autrement : le ruisseau qui, sorti de la forêt, serpentait dans la plaine et, avant de se jeter dans le lac, passait non loin de l’habitation du pêcheur, avait soudain grossi formidablement et ses eaux débordées couraient de tous côtés dans un bouillonnement de tempête. De gros nuages passaient, rapides, dans le ciel, et le lac, lui aussi, se soulevait sous les rafales terribles du vent.

— Ondine ! Ondine ! crièrent les deux hommes, il va t’arriver malheur ! Pour l’amour de Dieu, reviens !…

Et, comme nulle réponse ne leur parvenait, ils se mirent à courir au hasard, l’un à droite, l’autre à gauche, appelant et cherchant la fugitive.