Page:La Motte-Fouqué - Ondine, Hachette, 1913.djvu/84

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— Silence ! interrompit rudement le pêcheur.

Ondine, toute espiègle qu’elle était, n’était pas dénuée de sensibilité, et elle s’effraya beaucoup du ton dont ce mot avait été prononcé par son père adoptif. Son petit corps tressaillit, et elle vint se réfugier dans les bras du chevalier. Celui-ci, assez mécontent de la soudaine brutalité du vieux pêcheur, ne sut pas trop à qui donner raison. Il caressa sans rien dire les boucles soyeuses de la jeune fille, et, dans le silence qui pesa quelques instants sur la petite assemblée, il y eut, pour la première fois, comme une ombre de gêne et de déplaisir.