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Page:La Motte de La Guyomarais - Souvenirs de 93, écrits en 1821.djvu/4

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La date de ces Souvenirs, la simplicité du style, les détails qui s’y trouvent prouveront suffisamment au lecteur qu’ils n’étaient pas destinés à la publicité.

Celui qui les écrivait n’avait qu’un but, qu’un désir, être bien compris de ses jeunes lecteurs, qui n’étaient autres que ses enfants, dont l’aîné avait à peine quinze ans.

Mais comme il le dit lui-même en terminant, il tenait, avant tout, à graver dans la mémoire de son fils, le dévouement et la fidélité de ses grands parents et de ses oncles à la cause royale, ainsi que l’ardent amour du marquis de la Royrie, qui, après avoir sacrifié son repos, sa fortune, sa santé, pour délivrer son Roi de la prison, n’ayant pu y réussir, meurt de chagrin en apprenant que les révolutionnaires l’avaient fait monter sur l’échafaud.

Il voulait que ses enfants connussent la vérité sur ce drame sanglant, commencé à la Guyomarais le 25 février, et terminé à Paris le 18 juin 1793. Drame dans lequel il fut à la fois spectateur et acteur.

En leur apprenant ces détails douloureux, il leur imposait le devoir de réfuter les faits erronés ou calomnieux qui pourraient entacher la mémoire de leur grand-père, Joseph-Gabriel de la Motte de la Guyomarais.

En prouvant, par ces Souvenirs, que le Bulletin du tribunal a menti, j’obéis aux désirs de mon père ; et comme petite-fille et dernière du nom du calomnié, je remplis mon devoir envers mon grand-père, en faisant connaître qu’il n’a jamais mérité ni le ridicule, ni le déshonneur que le Bulletin voulait imprimer à sa mémoire par les réponses qu’il fait en son nom.


Mde de la GUYOMARAIS.


15 juin 1887.