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POÈMES
L’ANNÉE DU POÈTE
VII. — ÉPÎTRE BÉARNAISE
De Bayonne où je vous écris,
Mon cher Tristan Derème,
Combien je regrette Paris…
Francis Carco.
Du Béarn où je vous écris
Où les troènes sont fleuris,
Loin de Paris
Vous dirai-je quelques nouvelles ?
Nul tigre ne miaule aux chemins vicinaux ;
Le tonnelier voisin tape sur ses tonneaux ;
Et nous jouons aux dominos
En écoutant les tourterelles.
Elles roucoulent vers l’azur ;
Trois lézards dorment sur le mur
Et les deux veaux tettent la vache ;
Le sureau se balance et l’herbe-des-pampas
Lève au soleil son blanc panache,
À côté des bleus catalpas.
Le jour succède à la journée ;
La nuit est toute illuminée :
Ce n’est qu’astres et vers-luisants ;