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N° 36 — 7 FÉVRIER 1874
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LA NATURE.

LE PYROPHONE.

Un jeune savant, M. Frédéric Kastner, à la fois physicien et musicien, vient d’imaginer un nouvel appareil musical destiné à produire les effets les plus remarquables, les plus inattendus, au milieu des orchestres de nos grands théâtres lyriques, ainsi que dans les concerts ou les cathédrales : cet instrument a été nommé par son constructeur, le pyrophone.

Expliquons tout d’abord par quelle série de considérations théoriques M. F. Kastner a été conduit à la découverte de ce système ingénieux. C’est, en effet, à la science pure, à la physique mathématique, aux lois de l’acoustique, que nous devons nous adresser pour rechercher l’origine de ce mécanisme.

Le pyrophone.

M. F. Kastner, après de nombreuses expériences sur les flammes chantantes, poussant ses recherches, pour les compléter, du côté des lois de l’interférence, a découvert un des plus intéressants théorèmes d’acoustique, qui était resté ignoré jusqu’à ce jour.

Des savants allemands, anglais et français s’étaient déjà beaucoup préoccupés des flammes chantantes. Mais aucun n’avait encore songé à étudier les effets produits par deux ou plusieurs flammes conjuguées, comme l’a fait l’auteur du travail dont nous exposons les résultats. Un mémoire présenté à l’Académie des sciences, par ce jeune savant, à la date du 17 mars 1873, et auquel nous renvoyons le lecteur, contient les expériences et les calculs à l’aide desquels M. F. Kastner a pu formuler ainsi sa nouvelle loi :

Si dans un tube de verre ou d’autre matière on introduit deux ou plusieurs flammes isolées de grandeur convenable, et qu’on les place au tiers de la longueur du tube, comptée à partir de la base