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Page:La Normandie littéraire, année 15, tomes 7-8, numéros 1 à 11, 1900.djvu/131

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les fleurs, sur les oiseaux, sur tous ces riens de la nature qui sont la poésie et le sourire des choses ! Arsène Houssaye prétend que, moralement, l’auteur d’Indiana fut un homme. Certes, G. Sand avait les goûts et l’intelligence virils, mais elle avait surtout le cœur et le tempérament féminins.

Ses livres, toujours impatiemment attendus, faisaient autrefois la terreur et la joie des âmes candides. Aussi, la jugera-t-on mieux maintenant qu’à l’heure où ses ouvrages paraissaient. On la jugera mieux, en comprenant que si elle se trompa et trompa beaucoup, elle était en réalité une de ces femmes que le cœur seul peut égarer. Et chacun conserve, pour ces égarements-là, je ne sais quelle secrète réserve d’indulgence. Et puis, les femmes que remue la passion d’écrire, pensent-elles le faire impunément ?

Certes, tout ne restera pas des œuvres de l’intarissable écrivain, et beaucoup de ses livres, si discutés à son époque, iront rejoindre tout cet amas d’œuvres qui dorment maintenant oubliées à jamais dans le passé. Mais une part demeurera la plus vivante, celle où Mme Sand a mis ce qu’il y avait de meilleur en elle, son admiration naïve, confiante, éperdue de la nature, celle enfin où elle s’est mise, elle, la femme enthousiaste, faite de sympathie, de dévouement, de courage fier. Quelques romans resteront aussi, plus justement fameux par la hardiesse des thèses, dans lesquels le grand écrivain aura plus largement dépensé la magie de son style, car la plus grande force, le plus grand attrait de G. Sand est ce style qu’il faut admirer et connaître pour l’honneur de notre langue, qui, sans être ni très ample ni très profond, est d’une souplesse et d’une limpidité merveilleuses.

Georges Maze-Sencier

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LA TERREUR A ROUEN

Avénement, Chute et Punition dos Teirroriste
(1793 – 1794 — 1795 )
(Suite).

Les thermidoriens s’attendaient à quelque échauffourée après la démolition de la Montagne. Dans la soirée du 8, Bademer et