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Page:La Nouvelle Revue, vol. 1, 1879.djvu/8

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institutions politiques, nous pourrons atteindre leur vitesse acquise et non-seulement les rejoindre, mais encore les dépasser !


Quelle nation plus que la française a l’amour, en qualités égales, de l’ordre et du mouvement ? Ces deux passions, que l’on juge contradictoires, sont d’ailleurs complémentaires, l’inertie étant parfois de la violence amassée.

Répudions enfin la devise imposée par l’Église à la noblesse des Croisades « Vivre pour mourir ! » et que le cri des Gaulois « Vivre pour agir ! » réveille en nous la conscience de notre force.

Surpris par les Germains dans la négligence de nos devoirs patriotiques, et rejetés, momentanément vaincus, derrière les portes de notre histoire, nous nous y sommes ralliés, quoi qu’on dise, sans distinction de partis, sous le drapeau national. Essayons maintenant de retrouver notre puissance dans nos vertus héréditaires. Les instincts natifs de notre race nous conduiront sûrement aux vérités politiques et sociales, au progrès libérateur, si nous savons dénouer les liens du passé dont le servage féodal nous a trop longtemps enveloppés.


Aux derniers jours des tyrannies de la noblesse franque, les serfs avaient mangé de la terre gauloise et pris un appétit brutal pour la grande nourricière. Depuis un siècle, cette communion sacrée, qui excita jusqu’au fanatisme l’amour du sol chez le paysan, a-t-elle incarné la terre dans l’homme et réenfanté des Gaulois ?

La guerre germaine a-t-elle ressuscité en France le vieil esprit de la Gaule, celui de l’ancienne Rome ? Et la