Page:La Nouvelle Revue, volume III-13 (janvier-février 1910).djvu/13

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Moschion. — Que veux-tu ? vas-tu me faire la leçon, dis-moi, chenapan !

(Il le bat).

Déméas, criant de sa maison. — Mon fils ? que fais-tu ? Moschion !

Moschion. — Ne te dépêcheras-tu pas d’aller au pas de course me chercher ce que je te dis ?

Parménon, d’une voix dolente. — J’ai la lèvre fendue !

Moschion. — Tu bavardes encore, hé ?

Parménon. — J’y vais ! par Zeus ! la belle invention !

Moschion. — Tu tardes ?

Parménon. — On célèbre les noces ! je ne mens pas ! regarde !

Moschion. — Dépêche-toi, et crie-moi quelque chose[1] ! (Parménon sort). Maintenant, le père va venir ! S’il n’allait pas me supplier de rester, bonnes gens ! si, de colère, il me laissait partir ! — je n’ai pas pensé à cela tout à l’heure ! — que faut-il faire ? Non, cela n’est pas vraisemblable ! Et pourtant s’il… ce serait la ruine de tout que de me couvrir de ridicule, par Zeus, en revenant sur mes pas !


(Ici se termine le manuscrit… La suite devait nous montrer la célébration des noces. Chrysis, qui a fait preuve d’un si bon naturel, devait être reconnue pour une fille noble, et après cette reconnaissance, épouser Déméas en justes noces. Tel est, du moins, dans les comédies antiques, le dénouement habituel de ces sortes d’intrigues. Mais nous n’en sommes réduits, à ce sujet, qu’à des conjectures).


Lucien GUMPEL.

  1. Pour attirer l’attention sur lui.