n’eût pas été propre à jouer le rôle de Courtiſan :
à leur exemple, il n’avoit garde d’en
impoſer par le faſte des titres, encore moins
par la pompe de l’appareil. Vrai dans ſes
diſcours, il eût regardé comme un crime
d’altérer la vérité, bien perſuadé que, pour
ſe montrer, elle n’a pas beſoin de fard, &
qu’un tableau qui n’emprunte rien de la fiction,
eſt préférable, ſans doute, à ces
vains ſymulacres qui doivent tout au ciſeau
& rien à la Nature. Nourri de la lecture
des Anciens, qu’il préféroit au dire faſtidieux
de nos prétendus Doctes, il ne ſe
laiſſa jamais ſéduire par la manie du bel eſprit.
Inſtruit par l’expérience, il ne pouvoit
ignorer que c’eſt un vain titre qui n’eſt
fait que pour les Sots.
A tant de qualités, qui formoient non-ſeulement la baſe du caractere de mon pere, mais qui le diſtinguoient encore de la foule commune, je joindrai celle d’un cœur trop