tendre, pour ne pas s’occuper des ſentimens
les plus profonds. Doué d’un entendement
ſain, il ne pouvoit ſe diſſimuler que
tous les hommes ſont freres, principalement
lorſqu’ils ſont unis par la ſageſſe. Je dois lui
rendre juſtice, cette premiere vertu, puiſée
dans la Nature, & fortifiée par la raiſon,
étoit gravée dans ſon ame en caracteres ineffaçables.
Voilà ſans doute un beau portrait, me diront quelques Critiques ; il n’eſt pas chargé d’ombres, & il n’appartenoit qu’à Théreſe d’en ſaiſir ainſi la reſſemblance. Mais, ſans me mettre en peine du langage ironique de ces Meſſieurs, je ſoutiens, moi, qu’un tel portrait étoit celui de mon pere ; que c’étoit véritablement un Sage, dont les mœurs n’avoient rien d’analogue à celles de mon ſiecle. Je ſoutiens qu’il n’étoit jamais ſi ſatisfait, que lorſqu’il pouvoit trouver l’occaſion de ſe ſignaler par des bienfaits. Je ſou-