il vous donna même des entrailles, & vous
rougiſſez de vous montrer telles que vous
devriez être, charitables & ſenſibles.
Il eſt aiſé de comprendre qu’avec des qualités auſſi rares & un tempérament décidé pour les plaiſirs, celle qui me donna l’être, ne manquoit pas d’Adorateurs. A quelques défauts près, elle eût été un modèle de ſageſſe, un exemple de vertu, mais quand on a reçu du Ciel une ame faite pour deſirer ſans ceſſe & pour jouir toujours, le moyen de ne pas céder aux impulſions de la Nature ?
Qu’une fille, qui a du tempérament, qui veut contrefaire la Veſtale, ou ſe donner pour une Lucrece, joue, à mon avis, un triſte perſonnage : elle peut bien ſatiſfaire à ſon orgueil, mais jamais à ſes ſens. Le même raiſonnement peut auſſi s’appliquer aux femmes ; il y en a de tout genre : j’en connois qui affectent d’avoir ſur la