Page:La Pérouse - Voyage de La Pérouse, Tome 1.djvu/196

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les peuples des différentes isles de cet archipel n’ont de communication entre eux que pour se faire la guerre.

Quand il fut parvenu à l’isle qu’il nomma de la Contrariété, située à environ 4° et demi à l’est et 2° au sud du port Praslin, il trouva des peuples semblables à ceux de ce port ; hommes robustes, absolument nus, de la taille de cinq pieds à cinq pieds et demi, ayant les cheveux laineux, et les poudrant avec de la chaux : mêmes ornemens, mêmes armes. Ceux-ci montèrent à bord avec hardiesse, acceptèrent tout ce qu’on leur donna, et tâchaient de voler ce qu’on ne leur donnait pas. Le pays, dans cette partie, parut très-agréable ; et l’odeur des plantes aromatiques, qui parvenait jusqu’au vaisseau, fit regretter à Surville de ne pouvoir aborder dans un golfe qu’il suppose à l’ouest des isles qu’il a nommées les trois Soeurs.

Lorsqu’il fut parvenu à 11° 7' de latitude sud et à 159° à l’orient de Paris, il découvrit un gros cap précédé de deux petites isles, et, de ce point, il voyait les terres s’étendre et fuir dans l’ouest et le sud-ouest. Comme il n’en aperçut plus aucune au-delà de ce cap, et qu’il était pressé de trouver une mer libre, il nomma les isles qu’il voyait, isles de la Délivrance, et le cap, cap oriental des Arsacides. Le 8 novembre, il avait perdu toute terre de vue.

Tel est le précis de la découverte de Surville, à laquelle se lie une terre vue par M. de Bougainville, qui est la partie nord-ouest de la terre des Arsacides. Voyez son Voyage, page 264 et suivantes.