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Page:La Pérouse - Voyage de La Pérouse, Tome 1.djvu/64

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PRÉLIMINAIRE.

qu’une solitude, peut-être des fruits sauvages, des coquillages entretiennent leur existence : fixés sur le rivage, leur vue s’égare au loin sur les mers, pour y découvrir la voile heureuse qui pourrait les rendre à la France, à leurs parens, à leurs amis.

» Réduits à embrasser une idée qui n’est peut-être qu’une consolante erreur, vous êtes portés sans doute comme nous à préférer cette conjecture à l’idée désespérante de leur perte : c’est celle qu’est venue vous présenter la société des naturalistes de Paris ; c’est celle que déjà M. de la Borde avait offerte à tous les cœurs sensibles, dans un mémoire lu à l’académie des sciences.

» Mais si cette idée vous touche, si elle vous frappe, vous ne pouvez plus dès-lors vous livrer à d’impuissants regrets : l’humanité le veut ; il faut voler au secours de nos frères. Hélas ! où les chercher ? qui interroger sur leur sort ? Peut-on explorer toutes les côtes sur une mer en quelque sorte inconnue ? peut-on toucher