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Page:La Propriété littéraire sous le régime du domaine public payant.djvu/31

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IX

Dans toutes ces discussions, on oppose toujours l’intérêt des auteurs à celui des éditeurs. Il semble que la loi ne soit faite que pour enrichir quelques libraires, dépouiller les écrivains, et créer un monopole dont souffrira le public. C’est là encore une fantasmagorie.

Quelle est aujourd’hui la façon dont traitent les auteurs avec les éditeurs les plus considérables ? Vendent-ils leur propriété ? Aliènent-ils à tout jamais l’œuvre qu’ils ont faite ? C’était l’ancienne coutume, ce n’est plus l’usage moderne. Aujourd’hui auteurs et éditeurs n’ont plus qu’un même intérêt. L’auteur vend une édition et reçoit tant pour cent sur chaque volume imprimé ; l’éditeur y gagne de ne pas immobiliser un capital considérable pour acquérir des propriétés peut-être stériles ; l’auteur se réserve toutes les bonnes chances des éditions futures, et reçoit pour la première édition presque autant qu’on lui eût donné autrefois pour la pleine propriété.

Cette façon de traiter, qui s’est introduite peu à peu, est aujourd’hui le droit commun ; c’est un système aussi honorable et aussi avantageux pour l’auteur que pour l’éditeur, c’est l’association intime