Page:La Psyché, Volumes 1 à 6, 1826.djvu/720

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Il est, il est en moi des pensers que j’ignore,
Et qui, jusqu’à ce jour,
Endormis et cachés, n’attendent pour éclore
Qu’un souffle de l’Amour.

Mais, pareils à l’enfant que le trépas réclame
Encore en son berceau,
Dans leur germe étouffés, ils meurent… et mon âme
Est son propre tombeau.

Hélas ! dans la tristesse et la monotonie
J’unis les jours aux jours ;
Et les jours, et les mois, et les ans, et la vie,
S’écoulent pour toujours.

Au bout de l’horizon je porte en vain la vue,
Je pousse en vain le temps ;
Nul signe à l’horizon n’annonce la venue
De celle que j’attends !