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Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/119

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qu’il l’aura s’il lui dit pourquoi il défend ce gué.

Le chevalier avait à peine commencé à lui raconter qu’il le faisait pour l’amour d’une dame dont le château était voisin et dont il était devenu l’ami en des circonstances extraordinaires, quand un vacarme effrayant se fit entendre et un nuage remplit toute la clairière. Puis une grande plainte s’éleva et une voix cria au chevalier du gué : « Si tu m’aimes, reviens vite, ou bien tu me perdras ! »

Le chevalier implore Perceval qui, étonné ne répond pas ; vingt fois il le supplie de le laisser aller, Perceval reste muet. Enfin il se relève, court à son cheval et allait y remonter quand Perceval le saisit par le pan de son haubert en criant : « Par Dieu, chevalier, vous ne m’échapperez pas ainsi ! » Une seconde fois la voix se fit entendre : « Hâte-toi, ou tu vas me perdre à jamais ! »

Le chevalier, toujours maintenu par Perceval, se pâma d’angoisse ; et Perceval