Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/121

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d’épée à travers la nuée d’oiseaux ; l’un d’eux tombe, atteint en plein corps, mais, une fois à terre, son cadavre est celui d’une femme merveilleusement belle. Aussitôt tous les oiseaux s’abattent autour d’elle et l’emportent dans les airs avec des cris plaintifs.

Délivré d’eux, Perceval ne tarda pas à réduire encore une fois le chevalier à merci ; et cette fois encore il lui accorda la vie, à condition que l’autre lui expliquât enfin tous ces prodiges.

« Vous saurez donc, seigneur, dit le chevalier, que je suis fils de reine et que le roi Artus en personne m’arma jadis chevalier à Carduel en Galles. J’ai longtemps erré par les pays, couru mainte aventure, combattu maint chevalier, et je puis bien dire qu’avant vous je n’en avais jamais rencontré un seul que je n’eusse vaincu. Une nuit que je chevauchais au gré du hasard, je fus surpris en une contrée boisée par une tempête terrible. La pluie, le tonnerre faisaient rage, et tout