Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/28

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irréfléchi pour manquer une première fois à la mission miraculeuse qu’il devait finalement remplir. Avant de conquérir le Graal, il courait toute une série d’aventures qui n’avaient pas avec le Graal un rapport bien évident, et qui ressemblaient fort à celles des autres chevaliers de la Table Ronde. On y retrouvait les mêmes thèmes, des épisodes identiques, et surtout le même esprit, ce mélange si séduisant de réalité pittoresque et de surnaturel qui est particulier aux contes celtiques. Ainsi commençait cette juxtaposition d’éléments chrétiens et féeriques, de religion et de chevalerie, qui resta la caractéristique de la légende du Graal.

Un homme, celui dont on va lire l’œuvre, s’avisa vers l’an 1220 d’harmoniser ces éléments. Puisque le Graal était chose quasi sacrée, il voulut que le chevalier qui devait le conquérir ne le méritât pas uniquement par la vigueur de son bras. Il fut ainsi conduit à donner une portée morale aux aventures