Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/29

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purement chevaleresques dont se composait jusque là la biographie du héros. Ses exploits préalables et son triomphe final eurent désormais un sens ; ils manifestèrent non plus seulement sa prouesse hasardeuse, mais aussi son mérite. Bien plus, son mérite fut la cause même de sa prouesse : il n’était le plus fort que parce que son âme était la plus belle.

Ce fut là une idée magnifique et féconde, car elle amena l’auteur à introduire, dans la légende fantastique et obscure du Graal, un élément de psychologie, une peinture des réalités morales, qui la rendirent plus humaine. Il inventa des situations, proposa des cas de conscience, et fit valoir la vertu supérieure de son héros en groupant autour de lui des personnages moins parfaits. Mais ces comparaisons, ces évaluations, aboutissaient nécessairement à mettre au premier rang un certain type de beauté morale. L’histoire des chevaliers chercheurs du Graal devenait ainsi, en quelque sorte, l’expression figu-