Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/40

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Le roi Artus sourit en regardant ses chevaliers ; comme parlant à soi-même, il murmure leurs noms à mesure qu’il les aperçoit : Lyonel, Hector, Agloval, Sagremor, Patride au Cercle d’Or… Ils sont tous inscrits, ces beaux noms glorieux, sur les sièges qui entourent la Table Ronde. Le roi Artus sourit à la pensée que pour la première fois il va voir, autour de la Table illustre, tous les sièges occupés. Certes, ce sera une assemblée de preux telle qu’aucun roi du monde n’en vit jamais.

Mais soudain son visage s’assombrit. Quelle pensée amère se mêle à sa joie ? C’est que le roi a maintenant parcouru du regard toute la foule brillante qui emplit son palais ; c’est qu’il a vu tous les compagnons de la Table Ronde, mais personne d’autre. Hélas ! l’Étranger, le chevalier inconnu qu’il attend, n’est pas encore venu ! Il est à la Table Ronde une place qui cette fois encore restera vide. C’est celle où aucun nom n’est inscrit, celle que