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Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/61

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La séparation.


Toute la nuit le roi avait été agité de sombres pensées. Dès l’aube il courait à la chambre où Lancelot et Gauvain avaient dormi : il les trouva déjà vêtus. Il s’assit sur un lit, voulant parler et n’osant. Enfin il dit :

― Gauvain, Gauvain, vous m’avez trahi ! Vous avez été la parure de mon règne et vous en êtes la ruine ! Vous m’avez pris mes compagnons ! Mais le départ des autres ne m’est rien au prix du vôtre à tous deux. Car je vous ai aimés, dès que j’ai pu vous connaître, de tout l’amour dont un homme soit capable.

Puis il se tait et reste longtemps pensif ; et si douloureuses sont ses pensées que les larmes lui coulent sur le visage. Enfin il reprend :

― Lancelot, sur la foi jurée, sur le serment qui nous lie l’un à l’autre, je vous requiers d’aide et de conseil.

― Pour quelle chose, Sire ?