Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/60

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Gauvain baisse la tête et ne répond rien ; il sait bien que le roi dit vrai. Volontiers, s’il osait, il reprendrait sa parole imprudente.

La nouvelle se répand dans tout le palais. Parmi les dames, plus d’une en est dolente. La reine appelle un valet : « Dis-moi, fait-elle, étais-tu là quand la Quête a été décidée ?

― Oui, Madame.

— Messire Gauvain en est-il…, et Lancelot ?

― Messire Gauvain fut le premier à faire le vœu, et Lancelot le second. »

À cette réponse, peu s’en faut que la reine ne défaille de la douleur qu’elle a pour Lancelot. Cette Quête, se dit-elle, ne peut se terminer sans bien des morts : pourquoi donc le roi l’a-t-il permise ? Lancelot est le plus vaillant des chevaliers, sans doute, il est invincible, mais quels dangers se cachent dans cette entreprise déjà toute pleine de mystère ?…