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POÈMES

Tous les mondes sont perdus en mer et toutes les étoiles sont inimitables

Monde vaillant
réveille-toi dans tes os
Dans les prairies si hautes la mort est pareille à la vie
et la vie doit t’appartenir
Monde vivant Monde extrême
isolé dans la nature comme une route inconnue des états sous-marins
Une seule goutte d’eau née derrière tant de paupières
faisant germer des hommes au cœur étincelant

dans le monde vivant
et dans le monde à venir
une seule goutte de rêve fait venir la tempête
Balayeurs aux beaux yeux dispersez les nuages

Jacques Baron.


I

Je vais, le vent me poussant,
Où ?… je ne sais,
Je ris, je pleure, et méditant,
Pourquoi ? Je ne sais !

Quel est le meilleur mode de gouvernement,
dit ARISTOTE, Hommes, c’est celui qui
permet tout aux citoyens vertueux et qui
possèdent des artisans esclaves doublement.
Qui sont les citoyens vertueux ? tout d’abord
les propriétaires aisés, les soldats forts,
Quant aux esclaves leur meilleure récompense
c’est de toujours leur représenter l’affranchissement,
(entendez quand ils ne seront plus bons au travail,
(vil et mercenaire, et qui ne mène pas à la vertu !)
Voilà, admirez le digne philosophe, Et la femme ? Tu
veux rire interrupteur ! La femme mais au bercail
toujours occupée, pas esclave tout à fait, mais…
la femme ? La moitié d’un être libre ? Mauvais !

ARISTOTE n’a donc jamais approché les prolétaires,
les HOMMES DU TRAVAIL qui seul conduit à la vertu,
ces êtres simples qu’il serait doux d’affranchir
du joug de ces PROPRIÉTAIRES vils et mercenaires
de l’ARGENT ! Ces CITOYENS forts de leurs BUTS,
ASSASSINS, qu’ils soient démocrates, ou démagogues,
ARISTOTE, ils se servent de toi pour faire gémir
DES MILLIERS d’êtres LIBRES ! Ah ! Misère, debout !
Défendez-vous ! Unissez-vous ! Ces dogues