CHAPITRE VIII
Le jour suivant, 21 avril, à huit heures du matin, les clairons du quartier général sonnèrent la marche : ce n’était pour rien moins que pour franchir la frontière, entrer sur le territoire paraguéen, et aller attaquer le fort de Bella Vista, qui est de ce côté la clef de tout le pays. La portée de l’opération était sentie par tout le monde avec un redoublement d’animation. Chacun avait revêtu son plus brillant uniforme, et à nos anciens drapeaux, qu’aucun fait éclatant n’avait consacrés, on en avait substitué de nouveaux, dont les vives couleurs se détachaient sur le beau ciel des campagnes paraguéennes.
En quittant la Machorra, l’ordre compact avait été adopté. Des deux côtés de la colonne, et pour assurer son mouvement, les tirailleurs