Page:La Retraite de Laguna (Plon 1891).djvu/118

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était tracée sur un papier fixé à une baguette et de la teneur qui suit :

« Au commandant de l’expédition brésilienne :

« Les officiers des troupes paraguéennes sont toujours prêts pour toutes les communications qu’on peut avoir à leur faire ; mais dans l’état de guerre ouverte tel qu’il existe entre l’Empire et la République, c’est l’épée à la main seulement que nous pouvons traiter avec vous. Vos coups de canon ne nous atteignent pas, et quand l’ordre viendra d’en avoir raison, il y a au Paraguay du terrain de reste pour les manœuvres des armées républicaines. »

L’écriture était d’une main sûre et facile, le sceau de la République y était apposé : un bonnet phrygien au-dessus d’un lion passant.

Les formes employées dans cette réponse attestaient un certain degré de culture d’esprit et de bonne éducation, mais l’insulte vint aussi. Le commandant reçut une feuille de cuir sur laquelle étaient gravés des vers plus grossiers encore que naïfs, et qui disaient :


Avance, crâne dénudé ;
Infortuné le général qui vient
Lui-même chercher son tombeau.