Page:La Retraite de Laguna (Plon 1891).djvu/119

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On y avait ajouté :

« Les Brésiliens croient être à la Conception pour les fêtes. Les nôtres les y attendent avec des baïonnettes et du plomb. »

C’étaient des rodomontades sans portée, et qui n’avaient rien de sérieux ; mais ce qui l’était au plus haut point, tous le voyaient, c’était l’impossibilité de nous ravitailler. Le 21e bataillon, envoyé encore le 27 mars pour rassembler et ramener du bétail, n’y avait pas réussi, et, tout en ayant eu le bonheur de ne perdre personne dans quelques escarmouches de cavalerie, il rapportait la triste certitude que le pays était à notre égard dans des dispositions toutes négatives et hostiles.

Le commandant prit en conséquence la résolution de se tenir momentanément à Bella Vista, et, dans un ordre expédié par le voyageur Joachim Auguste, qui nous quittait, il prescrivit qu’on lui envoyât à Nioac des munitions, des approvisionnements, les effets des soldats et les archives du corps d’armée. Il avait averti les officiers qu’ils devaient, de leur côté, faire venir pour un séjour de quelque durée ce qui leur était nécessaire.