Page:La Retraite de Laguna (Plon 1891).djvu/124

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antérieure à notre occupation de Bella Vista, le colonel avait fait adopter un ordre de marche approprié au caractère du pays et de la guerre. Il avait en même temps proposé deux dispositions de défensive pour deux hypothèses, suivant que la plaine serait, ou nue, ou parsemée de bouquets d’arbres : combinaisons d’une grande simplicité qui, à l’épreuve, nous rendirent par la suite de grands services, en prévenant toute confusion au commencement des combats. S’il est vrai que les charges de la cavalerie ennemie furent en général molles et promptement abandonnées, il y a aussi lieu de penser qu’elles n’avaient pas seulement pour but de juger de notre résistance, mais qu’un premier moment d’hésitation aurait toujours pu être décisif et amener notre ruine absolue.

Pour le cas donc où il se trouverait à portée quelque taillis, quelque groupe d’arbrisseaux ou quelque cours d’eau, l’ordre était de converger vers cet appui naturel, d’y adosser les chariots de munitions et de blessés avec les bagages, et d’en couvrir le front par une courbe formée des quatre divisions de la colonne, alternées avec chacune de nos quatre pièces d’artillerie.