Page:La Retraite de Laguna (Plon 1891).djvu/127

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tirer un renseignement sur l’état intérieur du pays : nous n’y réussîmes pas. Quant au grand troupeau que nous avions remarqué, il avait disparu. Nous fîmes bien encore quelques pointes à la recherche de bêtes isolées dans les pâturages ; ce faible recours nous manqua aussi. Seul le 21e bataillon, le jour de notre arrivée, avait eu le bonheur de s’emparer d’une cinquantaine de têtes, malgré les cavaliers ennemis qui ne s’épargnèrent point pour les lui enlever. Nulle autre battue dans le pays n’amena de capture, quoique tous les corps y fussent envoyés les uns après les autres.

Ce que nous gagnâmes à ce service pénible, ce fut que l’avantage restant toujours à nos soldats dans les engagements partiels qui s’ensuivirent, leur éducation militaire sous le feu se compléta sans de trop grands sacrifices ; ils eurent bientôt pris confiance en eux-mêmes et dans leurs chefs.

Le 4, nous vîmes arriver au camp un marchand italien, Michaël-Archangelo Saraco, qui était venu de Nioac sur nos traces avec deux chariots de provisions, ressource insuffisante pour nous. Il avait passé l’Apa et franchi les