Page:La Retraite de Laguna (Plon 1891).djvu/135

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

eût réduit la leur au silence après quelques décharges.

Le petit nombre des hommes que nous eûmes à regretter, les pertes considérables des Paraguéens, leur infériorité en ligne devant nous, démontrée par le fait même, avaient rétabli le calme dans l’âme du colonel, et rendu son esprit à une appréciation plus juste des circonstances et des choses : « Ces sauvages, disait-il, qui ont massacré tant de monde et ravagé tout le pays quand il était sans défense, ne diront plus que nous les craignons ; ils savent qu’on peut leur faire expier chez eux tout le mal qu’ils nous ont fait. Nous allons attendre à la frontière quelque chance de ravitaillement, et jouir d’un moment de repos que l’on ne pourra me reprocher. »