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Page:La Retraite de Laguna (Plon 1891).djvu/169

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qu’on apportait, prenant ou arrachant de ses vêtements ce qui manquait pour les pansements et les ligatures : conduite d’autant plus remarquée et admirée, que celle de la plupart de ses compagnes fut plus misérable. Elles s’étaient presque toutes cachées sous les chariots, où elles se disputaient la place avec un horrible tumulte.

Le seul blessé ennemi qu’on releva vivant avait une jambe fracturée. Le colonel voulut le voir, et, pour l’interroger, fit appeler le fils de Lopès qui parlait l’espagnol paraguéen. Ses souffrances semblaient vives : il demanda de l’eau et but avidement, mais l’ombre dont nous le couvrîmes en l’environnant parut lui faire encore plus de plaisir. Il répondit sur quelques questions qui lui furent adressées, que le commandant de la force à laquelle nous avions affaire s’appelait Martin Urbiéta, celui même dont il a déjà été question ; que le corps de cavalerie qu’on avait envoyé contre nous était de huit cents hommes, et qu’il en arriverait prochainement un autre. Aux renseignements qu’on lui demanda sur l’artillerie, il dit n’avoir rien à répondre et ne rien savoir ; mais de lui-