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CHAPITRE XVIII

Arrivée sur les bords du Miranda. — L’ennemi se tient à distance pour éviter la contagion du choléra. — Le Miranda n’est d’abord pas guéable. — Quelques hommes le passent cependant à la nage et apportent la bonne nouvelle de l’existence d’un grand bois d’orangers couverts de fruits mûrs. — Les chasseurs reçoivent l’ordre de tenter le passage en corps. — Ils réussissent. — Mort du lieutenant-colonel Juvencio. — Mort du colonel Camisão. — Il est remplacé dans le commandement par J. T. Gonçalvès. — Un va-et-vient est établi sur la rivière. — Les oranges arrivent en abondance. — Leur effet bienfaisant sur les affamés et les cholériques.


Notre situation était désormais sans issue. Les Paraguéens, en observation autour de nous, semblaient, comme l’a dit le Semanario de l’Assomption ci-joint, jouir sans risque, en repos, du spectacle de notre anéantissement par la famine et par la maladie. Nous avions, en effet, devant nous une grande rivière débordée qui nous coupait toute voie de salut.

La saison d’avril à septembre n’est pas celle des pluies ; mais, comme si tout se fût ligué contre nous, les averses, depuis le 13 mai,