Page:La Retraite de Laguna (Plon 1891).djvu/260

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

actuelle, et pour en écarter toutes lenteurs, d’alléguer une indisposition qui le forçait à céder provisoirement le commandement de son bataillon. La bonne grâce avec laquelle il sacrifia des prétentions au moins spécieuses qui auraient pu créer un embarras, lui valut la reconnaissance bien méritée de tous ses compagnons d’armes.

À midi, le conseil des commandants se réunit. Le major José Thomas Gonçalvès, sans aucun préambule pour établir son droit, et de ce ton de confiance qui subjugue, de cet air de supériorité admise auquel se prêtait sa physionomie animée et intelligente, annonça la mort du colonel Camisão, et celle du lieutenant-colonel Juvencio, son suppléant désigné ; d’où résultait pour lui, José Thomas Gonçalvès, l’obligation de prendre le commandement au titre de capitaine présent le plus ancien dans le grade : il n’y fut rien objecté. L’état de maladie du lieutenant-colonel de commission Enéas fut ensuite déclaré, aussi bien que la remise du commandement de son corps à son second, le major de commission José Maria Borgès.

Cette succession au pouvoir, réglée par la raison et le droit, et habilement soustraite au