CHAPITRE XX
À la vue du cadavre étendu sur la rive du Canindé, nous ne pûmes guère conserver de doute sur la perte du convoi tout entier, sur la mort des marchands et le pillage des approvisionnements qu’ils apportaient, sans compter tous les objets dont ils se proposaient de trafiquer pour leur compte particulier. Ce qu’il aurait fallu, c’eût été d’arriver au Canindé deux jours plus tôt : nous aurions rejoint et protégé ces voyageurs désarmés, qui réglaient leur marche sur la nôtre, et dont une grande partie de notre ravitaillement avait toujours dépendu ; enfin et surtout, nous aurions préservé de son triste sort la bourgade de Nioac, qui évidemment allait être détruite de fond en comble : tout cela aurait bien valu un peu de diligence, si nous en eussions été capables.