Page:La Retraite de Laguna (Plon 1891).djvu/32

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Le livre dont nous publions aujourd’hui une édition nouvelle peut être invoqué comme un témoignage de la sincérité naïve de ces sentiments. Ce n’est pas un chant de triomphe, tant s’en faut ! La Retraite de Laguna, le titre est déjà bien modeste, c’est tout simplement la dramatique histoire d’une petite expédition qui, ayant mis deux ans à s’organiser, si l’on peut dire qu’elle fut jamais organisée, aboutit, après trente-cinq jours seulement de contact avec l’ennemi, à un échec d’autant plus douloureux pour de vaillants soldats, que si, pendant ces trente-cinq jours, ils sentirent en effet perpétuellement le contact de l’ennemi, ils eurent cependant peu d’occasions de l’approcher à distance de combat, ayant surtout à se défendre contre la famine, le choléra, l’incendie allumé autour d’eux dans les prairies, et contre les ruses infernales de sauvages qui font ressembler ce véridique récit aux romans jadis si célèbres de Fenimore Cooper : le Dernier des Mohicans, la Prairie, et tant d’autres qui les ont imités. Ici c’est de l’histoire, et de la plus émouvante, comme on l’apprendra à la lecture. Elle honore beaucoup ceux qui ont subi avec