Page:La Retraite de Laguna (Plon 1891).djvu/53

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barques, s’étend une rive uniformément basse, à laquelle des chemins ouverts ôtent toute sûreté.

La commission du génie s’était souvent et énergiquement prononcée contre un plus long séjour dans ce foyer d’infection, et le chef de la junte médicale l’avait déjà signalé deux fois, dans ses rapports, comme la ruine de l’expédition, son personnel diminuant sans cesse par la mort[1], ou par le renvoi forcé des malades.

Miranda, quand nos gens s’y établirent, était en ruine. Les Paraguéens y avaient mis le feu à leur départ : une partie des constructions avait été brûlée, mais on y pouvait aussi reconnaître les signes non équivoques d’une décadence antérieure à l’incendie, et qui avait succédé à une première époque de développement et de prospérité. La population avait dû y être jadis assez considérable. Des demeures commodes restaient encore debout, et, sur l’emplacement d’une vieille redoute, une caserne autrefois bien construite, mais alors très endommagée par le feu, fermait une place d’où partaient deux

  1. Le béribéri continuait à faire dans nos rangs de nombreuses victimes, l’endroit étant encore sujet à l’influence des grands marais que les troupes venaient de franchir entre Cochim et Miranda.