Page:La Retraite de Laguna (Plon 1891).djvu/60

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verts de taquaroussous[1], coulent sur un lit presque continu de grès rouge disposé en grandes dalles, et, dans plusieurs endroits, le travail du courant sur la pierre est si remarquable, qu’il semble se recommander à l’attention et à l’étude du géologue. — Mais qui, savant ou artiste, ne trouverait pas d’amples moissons à faire dans ces merveilleuses campagnes ?

Dans l’étendue des dix lieues qui séparent la Forquilha de Nioac, les terrains ont un niveau inférieur à ceux qui précèdent Lauiâd, non toutefois jusqu’à pouvoir en aucun temps être envahis par les inondations ; ils sont, au contraire, secs et couverts de cailloutage, comme d’un macadam naturel. Dans les taillis, les piquis sont communs : il y a aussi un grand arbre qui se couvre de baies sucrées et agréables, qu’on appelle fruits de cerf. Les palissandres (jacarandas) n’y sont pas rares non plus.

La marche sur Nioac s’exécuta avec beaucoup d’ordre et de régularité ; quelques-uns des malades étaient portés dans des hamacs, d’autres sur des cacolets pareils à ceux dont se

  1. Graminées géantes très rapprochées des bambous.