Page:La Retraite de Laguna (Plon 1891).djvu/84

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minant par des détours, la nuit, et de bois en bois, dans la direction de la frontière ; y étant parvenus, ils avaient traversé l’Apa heureusement, puis, laissant à droite la route de la colonie et s’élevant au nord vers la ferme du Jardin, ils en redescendaient pour se réunir à nous.

Le colonel prit alors à part, dans sa baraque, l’un d’entre eux, qui n’était autre que le fils du guide Lopès. C’était un jeune homme de bonne mine qui paraissait tenir de son père pour l’intelligence et la réserve. L’entretien porta naturellement sur les renseignements que lui et son beau-frère Barbosa pouvaient donner relativement à la situation du Paraguay, à sa force appréciable, à ses moyens de résistance, et particulièrement à la frontière voisine. Les réfugiés répondirent que les fortifications sur l’Apa se composaient de simples palissades de bois commun, gardées par une centaine d’hommes à Bella Vista, sous le commandement du major Martino Urbiéta. Les autres forts étaient encore en pires conditions de défense ; mais le gouvernement paraguéen, sur les avis qui lui avaient été donnés, s’était engagé à pourvoir tout prochaine-