Page:La Retraite de Laguna (Plon 1891).djvu/83

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en présence du commandant qui les interroge.

Ils disent qu’ayant été emmenés prisonniers sur le territoire paraguéen, eux et leurs familles, quand l’ennemi s’était retiré, ils y avaient été répartis en plusieurs lieux différents, principalement à Villa Horcheta, distante de sept lieues de la Conception. On leur avait distribué des terres à cultiver, mais à la charge d’abandonner aux percepteurs un cinquième de leurs produits. Ils n’avaient pas été trop inquiétés jusque-là, mais ils avaient su récemment que le gouvernement du dictateur Lopez, manquant de monde pour l’armée, avait projeté de recruter tous les étrangers et même les prisonniers. Ayant eu en même temps la nouvelle de l’approche d’un corps brésilien, ils avaient tout bravé pour rejoindre leurs compatriotes, plutôt que d’être exposés au risque d’avoir à les combattre ; leurs familles elles-mêmes les avaient encouragés dans ce dessein.

Le 25 mars, le jour même de nos premières reconnaissances en avant de la colonie, ils s’étaient emparés de bons chevaux paraguéens, et, sachant bien le sort qui les attendait s’ils se laissaient reprendre, ils s’étaient hasardés, che-