Page:La Retraite de Laguna (Plon 1891).djvu/89

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ques, les coups de canon d’ouverture de la campagne seront ceux mêmes dont la cérémonie religieuse est ordinairement accompagnée ; l’initiative de la campagne sera couverte par la fête ! »

Le 13 avril fut donc encore un jour perdu : les heures de la matinée se consumèrent en préliminaires de voyage tout à fait oiseux et qui semblaient n’avoir d’autre objet que d’occuper les soldats. Ceux-ci, au reste, s’y prêtaient avec beaucoup de bonne humeur. L’hymne national s’était déjà fait entendre ; une explosion d’enthousiasme l’avait accueilli. Plusieurs aides de camp allèrent alors, chacun de son côté, lire un ordre du jour qui faisait appel au patriotisme des corps et leur recommandait la confiance en leurs chefs. D’énergiques acclamations retentirent encore après cette publication et furent plusieurs fois répétées : l’animation était à son comble. Cependant la nuit tombait, elle se passa sans qu’on eût bougé ; et on vit le commandant, soucieux comme toujours, se promener dans l’ombre, devant sa baraque, plus longtemps même et plus tard qu’il n’en avait l’habitude.