Page:La Retraite de Laguna (Plon 1891).djvu/90

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Le lendemain, le défilé eut lieu devant lui, et il s’anima peu à peu. L’avant-garde toutefois devait déjà lui donner à réfléchir, car elle était composée des hommes de notre cavalerie démontés. Il a été dit plus haut que nous n’avions plus de chevaux : ils avaient tous été enlevés, dans le district de Miranda, par une épizootie du genre de la paralysie réflexe qui nous avait si cruellement éprouvés nous-mêmes. C’était à peine si le service ordinaire du camp avait conservé quelques mulets. L’élément de guerre le plus nécessaire dans ces contrées, la cavalerie, nous manquait ; tous les yeux en étaient frappés.

Nos chasseurs toutefois, dans la différence de tenue à laquelle il leur avait fallu se faire, ne perdaient rien de leur aspect martial. Après eux, venait le 21e bataillon de ligne, précédant une batterie de deux pièces rayées, ensuite le bataillon no 20, puis une batterie égale à la première, que suivait le bataillon des volontaires de la Patrie, no 17 ; enfin les bagages, les marchands avec leur monde et leur matériel, les femmes de soldats en assez grand nombre. Notre troupeau de bœufs occupait le flanc gauche