Page:La Revue blanche, t12, 1897.djvu/260

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la foule anonyme qui défendit la Commune. Les chefs n’eurent pas moins de courage. Je revois Jaclard, encore à cheval et en uniforme de colonel, à la dernière minute de la Commune, à la minute du déguisement pour la fuite à tenter. Oui, tous furent intrépides, et le furent sans pose et gaiement.


M. Xavier de Montépin


qui après la Commune, demanda que Victor Hugo fût, comme indigne, rayé de la Société des gens de Lettres.

Mon opinion sur la Commune — opinion absolument hostile — est bien connue. — Je l’ai exposée et expliquée dans plusieurs de mes romans.


M. Ranc
Membre de la Commune


aujourd’hui sénateur, président de l’Association des journalistes républicains.

I. — Mon rôle personnel importe peu. Il me suffira de dire que j’ai voulu être un conciliateur. Dès le 21 mars je publiais dans les journaux et j’affichais sur les murs un appel aux maires et aux députés de Paris pour les inviter à se substituer au Comité central et à convoquer eux-mêmes les électeurs. « Le scrutin seul, disais-je, peut conjurer une lutte détestable où dans des flots de sang sombrerait la république !… » Cet appel portait avec la mienne les signatures d’Ulysse Parent, de Georges Avenel, l’auteur d’Anacharsis Clootz et des Lundis révolutionnaires, de Gustave Isambert, aujourd’hui vice président de la Chambre, de Léonce Levraud, ancien président du Conseil municipal.

Élu à la Commune, j’eus la même attitude. Quand je fus convaincu que mes efforts pour arriver à une conciliation seraient vains, je me retirai et je m’employai avec quelques amis à fonder la ligue des droits de Paris qui, dans notre pensée, devait servir de tampon entre la Commune et Versailles.

II. — L’insurrection de 1871, est née d’une explosion de colère patriotique, de fureur contre l’impuissance du gouvernement de Paris, contre l’incapacité de Trochu. « Sans l’armistice, a dit un témoin peu suspect, le général Leflô, ministre de la guerre pendant le siège, il n’y aurait pas eu d’insurrection. » Le mouvement du 18 mars a été ensuite rendu inévitable par la décapitalisation de