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Page:La Revue blanche, t15, 1898.djvu/195

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ple immense. Pour cela, nous sommes convaincus que l’invasion industrielle de l’Europe internationale dans l’Empire du Milieu, se doit accomplir le plus tôt, par tous les moyens que Dieu a mis en notre pouvoir. À la suite de nos armées, nos ingénieurs, nos contremaîtres, nos ouvriers et nos agronomes s’établiront dans ce pays, édifieront les usines, installeront des voies de fer, multiplieront l’outillage agricole et minier, expédieront jusque nos villes occidentales, jusque nos centres d’industrie, les ouvriers jaunes pour remplacer les travailleurs européens dont l’exode éducateur en Asie aura propagé les meilleurs systèmes de production agricole et industrielle. Ainsi, s’améliorera très vite le sort des hommes ayant mieux réparti leur effort et leur science sur une plus grande surface de la planète. Nous pensons avec plaisir que le nouvel ordre de choses établi en Chine et les mesures que Votre Majesté a cru devoir prendre relativement à l’Internationalisme, loin de porter atteinte à la bonne harmonie qui existe heureusement entre nous, ne peuvent, en dégageant les rapports futurs de nos deux empires de tout intérêt mesquin et particulier, que consolider et resserrer davantage les liens de l’Europe Internationale. Notre plus grand désir est de n’avoir, à l’avenir, que des relations de commun effort à entretenir avec Votre Majesté, et nous ne cessons de former des vœux pour sa prospérité personnelle et pour celle des peuples soumis à son gouvernement.

N.


XIX
L’EMPEREUR AU GRAND ÉCUYER
26 Janvier 1898.

Monsieur Joseph Reinach, faites arranger mes jumelles. Faites partir demain pour Nîmes, soixante chevaux de mes écuries, parmi lesquels il y en aura huit de ceux que je monte. Vous me remettrez l’état de ceux de mes chevaux que voulez faire partir. Je désire que cela se fasse avec tout le mystère possible. Tachez qu’on croie que c’est pour la chasse de M. Félix Faure, dans la forêt d’Amboise. Faites aussi partir mes mulets et mes cantines munies de tout ce qui est nécessaire, aussi mes petits portemanteaux dont je me suis servi avec tant d’avantage dans ma première campagne. Dans la journée de demain, préparez mes wagons. Si vous n’en n’avez pas le nombre, demandez à Mme Sarah Bernhardt, et vous les ferez remplacer sur le champ. Vous ferez partir demain avec mes chevaux, mon petit cab de guerre. Mes wagons avec le reste de mes chevaux, et mes bagages de guerre, habillement, armes, etc., ainsi que toute la partie de ma maison, que le grand maréchal aura préparée, seront prêts à partir dimanche.

En vous indiquant le jour de dimanche pour le départ de ma maison, mon intention est que vous teniez tout préparé et que vous preniez mes ordres samedi au lever.

N.