Page:La Revue blanche, t18, 1899.djvu/65

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

M. Constans demanda que les prévenus devant un Conseil de guerre fussent assistés d’un défenseur civil, un sénateur de la droite laissa entendre que la robe était plus suspecte de trahir le secret que l’uniforme, et, s’il ne le dit pas, ce fut par respect pour la mémoire de Berryer. Aujourd’hui on frémit en pensant qu’un avocat va être initié aux secrets du deuxième bureau. Plutôt la guerre civile, s’écrient les uns ; plutôt l’acquittement, prêchent d’un air magnanime les bons apôtres. En réalité, ils cherchent à nous faire reculer d’effroi devant la vérité ou du moins à laisser le doute et le trouble dans les consciences. Pour de tels procédés, la Chambre n’a pas encore trouvé de flétrissure.

C’est que M. Dupuy s’entend à guider les flétrissures de la Chambre. Le 16 décembre, il faisait blâmer M. Barthou par M. Drumont et M. Viviani ; le 23, il force les députés élus avec l’appui de la Libre Parole à désavouer M. Max Régis. À qui le tour maintenant ? Cela dépend sans doute de ce que fera la Cour de cassation et de ce qu’en dira l’opinion publique. Mais il importait d’affirmer dès aujourd’hui que ni ce gouvernement ni cette Chambre n’ont qualité pour flétrir qui que ce soit.